L'Astronome Eclipse

CROAs

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L'Astronome Eclipse vous souhaite une agréable lecture!

  • Ma promenade automnale...

    Ah, les saisons! Elles ont toutes du charme. Chacune possède ses propres couleurs, ses températures, mais aussi son ciel! Les astronomes se plaisent à observer en Hiver sous la voûte céleste la plus chargée de l'année; au Printemps qui offre de belles curiosités toutes imprégnées du parfum de la rosée; en Eté où l'on ne craint pas vraiment la pluie ni la fumée des cheminées! Puis vient l'automne. 

    L'Automne... cette période de l'année qui symbolise la fin des vacances et la rentrée! Après avoir exploré le grand Triangle de Véga, Deneb et Altaïr jusqu'à n'en plus vouloir, nous arrivons en Octobre... Un nouveau ciel arrive et nous surprend presque soudainement. On recommence à braver la météo pour alors découvrir un spectacle étonnant... 

     

    En ce mois d'Octobre 2011, mes observations automnales sont commencé avec un évènement dont le nom est assez paradoxal, quoique significatif: il s'agit du Jour de la Nuit. Si vous lisez mes précédents CROAs, vous constaterez que je fais partie de ces astronomes qui s'engagent contre l'invasion de la pollution lumineuse sur notre belle planète. Il n'est donc pas surprenant de voir que je tenais absolument à participer au Jour de la Nuit, organisé le Samedi 8! Clin d'œil Pour l'occasion, je me suis rendu une fois de plus dans la Provence Verte, à l'Observatoire de Rocbaron. Quelques amis m'ont rejoint (parmi lesquels Régis que je salue au passage), et le club Cassiopée s'est réuni aux pieds des coupoles. Nous étions sous un ciel très pur. Le Mistral était là aussi, se faisant toutefois discret. Sa mission ne consistait pas à scruter les étoiles, mais plutôt à courtiser les nuages et les emmener au loin! Fidèle à lui-même, ce dernier n'a pas manqué à sa tache, pour notre plus grand bonheur. 

    Nous autres astronomes, petits insectes surexcités à tes pieds, sommes devant toi ô voûte céleste, toi qui te pares d'un manteau étincellant, une parure scintillante que seul l'Automne met en relief! Ta beauté et ta richesse sont inversément proportionnelles à notre pauvre langage qui tente en vain de te décrire par des mots justes. J'ai un jour parlé de splendeur céleste... là, nous avons droit aux secrets de l'Automne: comme attirés par les fraîches odeurs de la forêt, nous savourons les mets de l'Univers... Un délice, un plat cosmique raffiné, où même les champignons ne sont plus vénéneux! Rigolant

    C'est avec trois coupoles et une vingtaine d'instruments que nous comptions accueillir les curieux du ciel... qui furent au rendez-vous! Alors plutôt que de patienter, chaque astronome s'est occupé à pointer un objet: Jupiter dans la grande lunette de 232mm, Andromède dans un newton de 254mm, Albiréo dans mon 114/900... de grands classiques! On pourrait d'ailleurs se demander si, à force d'observer des objets comme M31, de telles merveilles n'auraient pas tendance à s'approcher de nous...! Clin d'œil

    Finalement, le public a apprécié, et ce malgré le froid qui aurait pu en décourager plus d'un. Des hommes, des femmes, tout autant d'adultes qui jetaient un oeil à l'oculaire. Toutefois, quelques enfants se sont montrés... ces derniers voulaient très probablement partir à l'aventure à travers les nébuleuses, au delà des étoiles et planètes. Comme des explorateurs se lançant vers l'inconnu, ces petits astrams en herbe ont pris plaisir à chercher la grande tache rouge de Jupiter ou encore le fin voile bleu des Pléiades. Quoi de plus beau en effet que ces oeuvres infiniment lointaines! Mais peut-être qu'à l'heure actuelle, ces enfants rêvent d'une fusée qui les emportera un jour dans l'espace, à destination de l'Ultime Frontière, que seuls l'Enterprise et l'imagination sont capables d'atteindre... 

     

    Minuit; un bref retour à la réalité. Voilà qu'un camarade me propose de chercher M15. Lui armé du célèbre Pocket Sky Atlas (PSA pour les intimes), moi installé aux commandes du 114/900 paré d'un oculaire de 20mm, nous avons alors entrepris de trouver cet amas globulaire par la méthode des cheminements d'étoiles. Une telle pratique exige un ciel de qualité car en ville, il est parfois difficile de voir les étoiles-repère les moins lumineuses! Oh, quelle recherche intéressante! Devrait-on partir de la constellation de Pégase ou du Chien?  Le cheminement par Pégase ayant été totalement infructueux (!), nous sommes donc "passés" par le Chien. Trois ou quatre étoiles doubles, un astre orangé indiquant le chemin à suivre, et nous avons fini par atterrir à bon port: là gisait un groupe d'étoiles assez bien constitué, d'une couleur blanche à jaunâtre, et dont les contours se dessinaient assez mal. Incertain Sur un fond de ciel très noir, les limites de l'amas semblaient en réalité floues... Cela dit, il faut avoir vu M15 au moins une fois dans sa vie pour se rendre compte qu'il est malgré tout unique. 

    Avant de me retirer, j'ai remarqué que Jupiter se situait en hauteur, suffisamment en tout cas pour que son image ne soit pas affectée par l'atmosphère (ou du moins, pas autant qu'à l'horizon, ce qui est logique!)...  N'hésitant alors pas un seul instant, j'ai mis en place un appareil numérique sur un support prévu à cet effet, au niveau du porte-oculaire. Ca y est, je m'introduisais dans le monde de l'astrophoto... quel début étrange: je ne suis parvenu à photographier les bandes joviennes qu'en flashant accidentellement l'extérieur de mon tube de newton! Peut-être était-ce la première fois que l'on voyait ça en Astronomie! Eh, quitte à parler des anecdotes, autant s'intéresser désormais à la soirée d'observation que j'ai organisé le 1er Novembre, soit juste avant les tristement célèbres orages et inondations que nous avons subi sur quasiment toute la Provence pendant près de dix jours... 

     

    Damnés orages! Comme des arrosoirs géants, ces sombres nuages nous ont submergé, et nous, pauvres astronomes dépendant de la météo, avons vu la terre inondée, et si les plantes n'ont donc pas manqué d'eau, les étoiles, elles, ont longuement attendu avant de se montrer à nouveau... à tel point que de mon côté, je n'ai même pas pu observer l'astéroïde 2005 YU55! Mais qu'importe: étant de nature plutôt chanceux, j'ai pu sortir mon télescope au bon moment. Et c'est ainsi qu'après le Jour de la Nuit, nous nous sommes rassemblés à l'occasion de la Nuit de la Nuit! Non, il vous serait inutile de chercher l'origine de cet évènement sur Internet ou dans les livres, et pour cause: une telle appelation a été officieusement décrétée pour cette soirée! Mais on attribuera cette idée amusante au secrétaire du club Cassiopée qui, s'il lit mes mots, se reconnaîtra et notera que j'ai bien aimé cette nouvelle anecdote...! 

    Ce n'est pas tout; il est important de rappeler qu'à cette époque de l'année, la belle Jupiter ne se promène pas seule. C'est qu'elle aime la bonne compagnie! Dès lors, pendant que la géante gazeuse brillait de toutes ses forces au milieu de la nuit claire, deux autres dames s'avancaient au loin: il s'agissait ni plus ni moins de Neptune, ainsi que la "planète-20 minutes". 

    [Quoi? qu'ai-je donc écrit?

    "L'Astronome Eclipse est devenu fou; il invente des objets célestes au nom saugrenu, et n'en dit pas plus à ce sujet..."] 

    En réalité, vous connaissez tous la "planète-20 minutes". Je n'ai rien inventé! Mais il serait trop aisé de vous livrer le véritable nom de cet objet stellaire... aussi paraît-il beaucoup plus amsuant de vous faire deviner à travers le récit de mes observations: 

    La grande coupole ne présentait aucun signe d'activité, bien qu'étant ouverte. Tandis que j'étudiais les lunes de Jupiter avec attention, les autres astronomes observaient eux aussi, et nous discutions tous dans une ambiance chaleureuse. Cependant, seule une personne ne parlait pas, à savoir André Cassèse. Comme à chaque fois qu'il tente de pointer un objet céleste, on ne l'entendait pas. Mais l'habit ne fait pas le moine... il était en pleine recherche! D'un coup, au bout d'une vingtaine de minutes, nous l'avons entendu nous appeler. Me plaçant alors au bout de la grande lunette, je me suis mis à observer: on voyait là un objet de forme ronde; la moitié gauche semblait plus lumineuse que la droite. Quant à la couleur, on ne pouvait pas mieux la comparer qu'avec cette teinte bleu clair que prend parfois le Jaspe; bleu à vert, très peu foncé, presque autant qu'un turquoise qui aurait pâli avec le temps... A l'oculaire, l'objet céleste se dessinait bien sous un grossissement de 300 fois. Hélas, une fine brume est venue nous "embêter" à ce moment-là, en se logeant pile devant notre cible! Criant Quelle contrainte le ciel venait-il de nous assigner! Mais l'Astronomie est école de patience... nous nous sommes donc posé et avons ainsi attendu que l'image soit à nouveau nette... ce qui a fini par arriver. Le Cosmos se décidait enfin à nous offrir la récompense céleste tant convoitée!... 

    Vous en avez désormais beaucoup appris à propos de la planète-20 minutes... Quel est donc son vrai nom? Auriez-vous une idée? 

     

    Evidemment, je parlais d'Uranus. Il faut dire cependant qu'en raison de la présence de cette brume diabolique, distinguer Neptune d'Uranus n'a pas été chose facile, surtout en l'absence de détails! Mais au fond, l'étude du ciel n'est-elle pas avant tout un exercice absolu de reconnaissance des objets à partir d'une simple image? Les apparences constituent parfois des illusions d'optique qui nous trahissent beaucoup plus que n'importe quoi d'autre, mais n'oublions pas ce dont nous sommes capables face à nos observations! 

    Au fait, pourquoi parle-t-on de "20 minutes"? Et bien, aussi étrange que cela puisse paraître, un bon nombre d'astronomes de mon entourage détecte visuellement Uranus en une vingtaine de minutes! Est-ce un hasard? Probablement... ce qui n'exclut pas un apsect presque comique à cette constatation! Sourire

    Cette soirée quelque peu amusante s'est poursuivie au C11 de la seconde coupole. S'il fallait résumer ce qui s'est avéré être une observation plutôt "risquée" à une heure pareille en raison de la brume qui s'imposait de plus en plus, je ne dirais qu'un mot: Hélix. Oui, observer cette nébuleuse discrète qui se fond dans un brouillard lointain, c'est assez risqué, notamment dans le sens où le résultat à l'oculaire peut parfois être décevant. Cependant, "qui ne tente rien n'a rien"... dès lors, bravant le froid, mais surtout cette abominable brume qui, d'ailleurs, amplifiait le halo de pollution lumineuse de Toulon, nous avons essayé de trouver ce fameux objet céleste... coup de chance: une forme arrondie, grisâtre, est apparue à nos yeux! Cool Avions-nous finalement réussi? A moitié seulement, car les conditions étaient médiocres, ce qui dégradait fortement la beauté de notre chère Hélix. Quel dommage! Il n'y a eu aucun regret toutefois, car chacun savait à quoi s'attendre. La prochaine fois sera peut-être la bonne!... 

     

    Ainsi s'est achevé cet agréable moment durant lequel j'ai pu voir des merveilles. Comme toujours, l'Univers me fascine, et de telles soirées me poussent à ressortir lors de futures nuits. La lassitude n'est pas prête de m'atteindre! Le ciel est un monde si immense et si infini que l'on n'en fait jamais le tour... Il s'agit là d'un fantastique trésor, mais pour s'en emparer, mieux vaut ne pas s'endormir trop tôt... quoique, se coucher vers trois ou quatre heures du matin, ça offre des avantages quand on est un curieux du ciel...!

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  • Splendeur céleste...

    Pour mieux apprécier ce que je m'apprête à vous raconter, il nous faut d'abord évoquer le fait que la plupart des astronomes sont conditionnés lors de leurs séances d'observation. Non, il n'est pas ici question d'une censure ou d'un quelconque manque de savoir et de matériel. 

    Hélas, je parle plutôt de la pollution lumineuse... celle qui s'étend sur les trésors de la Nature et qui, au nom du progrès, mais aussi au nom d'une sécurité bien trop factice, s'emploie malgré elle à réduire en cendres ce qui nous est finalement le plus cher, à savoir notre berceau. Mais le territoire de l'aigle électrique a des limites, et l'obscurité possède encore quelques bastions dans le monde. Par chance, j'ai pu m'introduire au sein de l'un d'eux, et plus particulièrement dans celui que l'on trouve en France, en plein coeur de la Corrèze. C'était le 8 Août 2011... 

     

    L'Observatoire des Monts de Guéret n'était pas très loin, mais pour diverses raisons, je ne pouvais m'y rendre. Au tout début de mon séjour en Corrèze, j'ai donc décidé de m'installer à quelques kilomètres d'Egletons. Là-bas se trouvait un petit camping presque dépourvu d'éclairage, entouré d'une forêt assez dense, suffisamment haute pour cacher le halo des villages voisins. Après avoir trouvé un coin dégagé et parfaitement orienté, j'ai donc aménagé l'espace de campement et patienté jusqu'à la tombée du jour. 

    Au milieu d'une étendue d'herbe verte bien épaisse et élégante, ma lunette astronomique trônait, là, du haut d'un trépied pour appareil photo, amélioré et renforcé par mes soins. J'apprécie cet instrument car, avec un diamètre de 70mm pour 350mm de focale, il s'avère peu encombrant et facilement transportable. Sourire

     

    Le chant des oiseaux se mêlait au bruit d'un ruisseau situé en contrebas. Pendant que le Soleil s'approchait de l'horizon, les derniers avions rentraient à l'aérodrome et les randonneurs repartaient vers leurs gîtes. Peu à peu, la vie corrézienne commençait à s'endormir. Moi, en revanche, j'attendais la venue du ciel nocturne... La Lune suivait le dieu solaire, et une longue traînée blanchâtre se dessinait lentement derrière elle. Lorsque j'ai pris place à côté de la lunette, le ciel m'a paru étrange... il y avait une quantité infinie d'étoiles! Surpris Pourtant, il n'était que 22h environ, mais on pouvait déjà observer quelque chose de rare, c'est-à-dire un "vrai" ciel. Je dis qu'il s'agit là d'un ciel étrange car je n'en avais jamais vu comme tel. Quel spectacle grandiose! Une vue merveilleuse... Ce n'est pas une exagération de dire qu'on se croyait dans un Univers féérique, symbole d'une puissance céleste naturelle et rayonnante, surpassant tout ce dont l'Homme peut rêver. Tant d'étoiles, et de si belles couleurs allant du bleu au jaune! C'est certain, je n'étais presque plus sur Terre à ce moment-là. La majesté du Cosmos m'avait envahi... à tel point que je ne savais plus où donner de la tête! La Voie Lactée semblait si fine que j'aurais pu dessiner son contour, - chose que je regrette finalement de n'avoir pas fait, bien que ce n'est que partie remise-. Les différentes zones de la galaxie se distinguaient clairement. De même, plusieurs nébuleuses apparaissaient à l'oeil nu! J'étais littéralement déboussolé face à de telles merveilles... Au bord de l'horizon Sud se trouvait la constellation du Sagittaire. D'habitude, lorsque j'observe cette zone du ciel depuis la ville, je ne parviens à voir que la nébuleuse de la Lagune, ainsi que M17. Quant au reste, les lumières artificielles s'en emparent! Et bien, cette nuit-là, j'ai enfin eu la possibilité de pouvoir regarder tous les objets célestes de cette constellation ô combien riche en étoiles! M8, M20, M17, M28 puis M18, et tous les autres... J'ai ainsi scruté chaque amas, chaque nébuleuse. Quel instant extraordinaire! A force de passer d'un objet à un autre, je ne savais même plus ce que j'observais! Ma promenade spatiale m'envoyait dans diverses régions... La vue était à chaque fois unique et surprenante. Clin d'œil

     

    En fait, j'ai passé une soirée pour le moins magique. Je ne saurais dire quels oculaires j'ai utilisé; je ne m'en souviens pas, à ceci près que je n'ai observé que sous de faibles grossissements. D'ailleurs, la lunette ne m'a pas servi complètement, car j'ai également employé mes jumelles Bresser 10x50... Il est clair que de gros télescopes auraient donné un spectacle visuel d'un genre à part, mais je ne regrette pas d'être resté avec des "instruments de voyage", car cela a également son charme et ses avantages! 

    Il y a autre chose que j'aimerais vous raconter: 

    Il est évident qu'à cette période de l'année, les Perséïdes se révèlent dans le ciel nocturne... Bien-évidemment, ces dernières étaient présentes cette nuit-là, et ce qui est fabuleux, c'est que j'en ai vu un bon nombre. Toutes belles, ces étoiles filantes se sont illuminées devant moi, comme des torches s'enflammant en un clin d'oeil, et s'éteignant aussitôt pour disparaître dans l'ombre de la Terre. Grandes, brèves, vives et imprévisibles... Les Perséïdes ont toujours intrigué l'Homme. En ce 8 Août, peut-être en ai-je aperçu une dizaine, mais qu'importe la quantité, leur vue m'a fait plaisir... 

     

    Imaginez: Un ciel cristallin unique, aucun nuage, avec un environnement terrestre calme et reposant... et seulement deux yeux pour profiter d'un spectacle sensationnel! J'aurais voulu que les secondes soient des années! Quel astronome n'a jamais rêvé d'un tel cadre? Qui n'a jamais voulu admettre que le ciel est un véritable bijou? Je vous le demande. 

     

    Hélas, et comme certains aiment le dire: toutes les bonnes choses ont une fin... Déçu

    Progressivement, l'humidité et le froid s'installaient. J'ai donc été obligé de rentrer en milieu de nuit, sous peine d'être malade par la suite! Mais je n'ai pas regretté car, même si je n'ai observé que durant quelques heures, j'en garde d'excellents souvenirs, à tout jamais. C'était trop beau pour être oublié... Et oui, il y a des choses qui marquent. J'ai beau être astronome depuis longtemps, le ciel étoilé me surprend encore de temps à autre! 

     

    Tandis que je m'apprête à achever ce CROA, je viens de m'apercevoir que les aspects techniques et les données purement scientifiques de ma soirée d'observation n'ont pas eu droit à une place importante. Ceci n'est pas volontaire... Cependant, je ne m'appliquerai pas à changer mon récit, car pour cette fois, mon but n'est pas de vous donner un rapport technique. Il se trouve que j'ai simplement laissé mes idées venir, et le fait de vous transmettre ma passion et mes souvenirs me rend heureux. D'ailleurs, si vous lisez cette phrase, on peut alors en déduire que cela vous a plu! 

     

    Il se pourrait que le ciel d'Automne soit une source d'inspiration tout aussi intéressante... ce qui me conduit à dire que d'autres CROAs viendront probablement sous peu Rigolant ...

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  • Question universelle.

    Une interrogation, une seule. Elle se suffit à elle-même... 

    Le ciel est une question qui se pose naturellement depuis 13,7 milliards d'années. L'Univers est synonyme de mystère et d'inconnu... Nous avons toujours cherché pourquoi, car nous ne voulons qu'une chose: le comprendre. 

     

    Cela fait longtemps que j'observe les étoiles. Je sais que la Terre tourne. Il existe d'autres galaxies dans "l'espace". La Ceinture de kuiper renferme certainement des objets célestes similaires à Pluton... Je sais aussi qu'on ne pourra jamais regarder toutes les étoiles. La limite de l'Univers est inatteignable tant que l'expansion a lieu, - si expansion il y a-. La vie ne peut se développer sur les planètes situées en dehors de la zone habitable de chaque système solaire. Et après? L'étude du ciel s'arrête-elle maintenant? Avons-nous tout découvert et tout compris? Sommes-nous certains de ce que nous savons? La réponse est bien évidemment NON. Mais à peine avons-nous répondu qu'une autre question apparaît... En effet, quel chemin faut-il encore parcourir? Et c'est ainsi qu'à chaque fois qu'une énigme sera résolue, il faudra à nouveau méditer sur "notre savoir", car il n'y a aucune limite... 

     

    L'Homme ne cesse de progresser. Nos scientifiques s'affairent à étudier l'Univers, de l'infiniment petit à l'infiniment grand. Nous autres, grands curieux, nous dévorons les livres, apprenons et écoutons. Nous observons et cherchons aussi... C'est un point commun à tous. Dès lors, le questionnement est universel, propre à guider chaque être vivant vers un seul et unique point. Et ce point est incarné par la voûte céleste. Oui, le ciel n'est pas seulement un spectacle offert aux astronomes. C'est également notre passé. Aussi rapide est-elle, la lumière des étoiles nous apporte l'image d'un monde qui a déjà changé. L'Homme est donc confronté à l'étude de faits anciens, ce qui l'incite à prendre conscience de son futur... Quelle situation intéressante! Etudier son passé pour préparer l'avenir. Mais alors, comprendre le ciel, c'est un peu comme donner un sens à sa vie? Toujours les questions, auxquelles il est parfois long et dur de répondre. De temps à autre, cette tache paraît même impossible. 

     

    On trouve ici la source de notre émerveillement face à l'Univers. L'Astronomie remet l'Homme à sa place et lui ouvre les yeux. Certes, tout le monde n'y est pas sensible, ou du moins, pas directement ou consciemment. A ce propos, le célèbre astronome Camille Flammarion disait: "N'est-il pas étrange que les habitants de notre planète aient presque tous vécu jusqu'ici sans savoir où ils sont et sans se douter des merveilles de l'Univers?"... Curieux hasard ou étrange coïncidence, on voit à travers cette belle citation que Camille lui-même s'interrogeait sur le monde qui l'entourait... La volonté de comprendre est décidément partout! Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'on la qualifie volontiers "d'universelle"... On s'est tous dit un jour qu'on ne sait peut-être pas tout. 

     

    La curiosité, la soif d'apprendre, voici le fondement de l'esprit humain. L'astronome, lui, pense de la même manière: il s'interroge et veut aller plus loin à chaque fois qu'il en a l'occasion. Le monde est si riche et si fabuleux qu'on aurait tort de l'ignorer... 

    Le ciel reste à découvrir pour l'éternité.

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  • 15ème Festival d'Astronomie de Rocbaron

    Cet évènement n'a lieu qu'une fois par an. D'une durée de trois jours et trois nuits, le Festival de Rocbaron semble toujours être trop court, mais il est si intense que l'on ne s'ennuie absolument pas! Pour sa 15ème édition, le succès est au rendez-vous... une fois de plus. Sourire
    Tout a commencé le Vendredi après-midi, avec une très belle projection en 3 dimensions sur le thème de l'Univers. Mais n'ayant pas pu venir ce jour-là, je vais plutôt raconter ce que j'ai vécu le Samedi 20 et Dimanche 21 Août...

    Observatoire de Rocbaron (image prise par l'astronome Eclipse)
    Samedi, l'après-midi. C'est vers 14h30 que j'arrive. Le Soleil est éclatant! Aucun nuage, le vent est très léger, et la température s'élève à 35°C. Cool La colline de l'observatoire est assez tranquille. Les cigales chantent pendant que plusieurs astronomes discutent autour de leurs instruments. Ces derniers sont peut-être au nombre de 30, si ce n'est plus. En traversant l'étendue d'herbe sèche et jaune, je m'amuse à voir la variété des télescopes et lunettes: dobson 150/1200, lunette 80ED, maksutov 127/1500, LX200, 114/900, etc... A ma grande surprise, beaucoup d'instruments sont installés en contrebas, tandis que les coupoles restent peu entourées. La place et le dégagement du ciel ne manquent pas; chacun pourra donc observer à sa guise! Après avoir vu cette curiosité, je me dirige vers la grande coupole dans laquelle je trouve André Cassèse, qui se prépare à recevoir des "curieux du ciel" dans la soirée... au total, la quantité de visiteurs s'élèvera finalement à environ 1200 personnes! Mais au moment où nous en parlons, nous n'avons pas encore la moindre idée de ces statistique même si, la veille, près de 500 personnes étaient sur les lieux! Rigolant

     Plusieurs instruments au pied des coupoles (image prise par l'astronome Eclipse)
    Voilà que 15h sonne à ma montre. C'est à cet instant que commence la conférence proposée par Roger FERLET, astrophysicien au CNRS. Aujourd'hui, c'est la recherche des planètes extrasolaires qui est présentée... quel sujet passionnant! Il suffit simplement de penser à l'immensité de notre monde; combien de planètes avons-nous encore à découvrir? Mystère. Peut-être connaissons-nous seulement un millier de ces objets... dont moins d'une cinquantaine est éventuellement habitable... ou habitée? Là aussi, l'être humain n'en est qu'au "préambule" de l'aventure scientifique. Il en va de même pour les moyens de recherche, car nous avançons en même temps que notre possibilité d'affiner nos résulats! Qui sait, le jour viendra où l'Homme découvrira une planète similaire à la nôtre... d'ailleurs, ce moment pourrait ne pas être aussi loin dans l'avenir selon les scientifiques. Cependant, il ne faut pas oublier que les méthodes de recherche, aussi pointues et multiples soient-elles, restent complexes et souvent longues à mettre en oeuvre. Vous l'aurez compris, c'est de tout cela que Roger FERLET nous parle, et pendant plus d'une heure, le public et moi-même prenons plaisir à écouter tout en scrutant l'écran. Ce dernier montre de nombreux graphiques, ainsi que plusieurs images d'artistes bien agréables pour nos yeux! N'est-ce pas merveilleux d'imaginer un corps céleste, parfois coloré, suffisamment puissant pour tourner autour d'un astre durant des millions d'années? Clin d'œil Il est aisé de penser à des systèmes solaires entiers, disséminés partout dans notre galaxie, pouvant contenir une ou plusieurs planètes de taille et de type variable, avec ou sans satellites naturels autour...
    Il est déjà 16h20 quand je pars observer le Soleil. Oui, les astronomes n'observent pas seulement la nuit! Et le ciel diurne demeure très intéressant. Notre étoile offre un spectacle sensationnel! Protubérances, tâches solaires, surface dite "en grains de riz", ... quel que soit l'instrument utilisé, je suis ébahi par les images! C'est certainement avec le PST que j'apprécie le mieux notre Soleil, comme à chaque fois finalement. On n'aura qu'à appeler ça "l'appel du H-Alpha"!!! Clin d'œil

    17h. Je rentre à la maison pour préparer le télescope et me restaurer. Le temps passe si vite. Dès lors, je me retrouve prêt à partir malgré moi à 20h30. Comme d'habitude, le Mizar 114/900 m'accompagne... à ceci près que pour l'occasion, je vais enfin pouvoir tester mes nouveaux oculaires, à savoir un Mizar SPL 20mm et 6mm. Il s'agit simplement de la série 4000 Meade vendue sous une autre marque, mais la qualité et performances sont exactement les mêmes! 

     

    Nous arrivons donc à l'observatoire vers 21h... Le "parking des astronomes" est ouvert. Après avoir garé la voiture et transporté tout le matériel, nous nous installons entre la grande et la petite coupole pour éviter de gêner les autres astrams. Aux côtés de mon 114, un ami prépare son Orion de 127mm sur sa monture Skyview Pro, ce qui nous permettra par la suite de réaliser plusieurs tests ainsi que des comparaisons; il ne faut pas oublier que les rassemblements d'astronomes ont aussi cette "fonction"! Le Soleil, lui, commence à se coucher. Il est temps pour l'astre diurne de s'incliner face à ses camarades, bien plus lointains mais tout aussi brillants, qui attendent discrètement le crépuscule. Progressivement, voilà Arcturus, puis Véga, Deneb, Altaïr et Antarès, et c'est ensuite au tour des autres étoiles de se présenter à nous, escortées par la Voie Lactée. Les grillons arrivent eux aussi! Au moment où le ciel se fait bien noir, le programme nocturne commence: pendant que certains astronomes observent, d'autres se joignent au public qui assiste à la projection de La guerre des mondes sur grand écran... on aurait pu penser que la lumière émise par le film aurait été gênante, mais elle est trop loin de moi pour être un obstacle, et ce grâce aux arbres et aux buissons situés entre le contrebas et les coupoles! Surpris La nature fait parfois bien les choses! J'en profite alors pour pointer les plus beaux objets de l'été, en commençant pas Albiréo. Qui aurait cru que cette étoile double allait avoir autant de succès auprès des curieux? En effet, beaucoup de visiteurs voulaient la regarder. Cet objet a beau être à 200 années-lumière de nous, on s'y intéresse de très près! Puis, c'est au tour de M27, ladite "nébuleuse du trognon", suivie par M57. Ce sont là deux nébuleuses assez rondes mais tout-à-fait curieuses! L'une se trouve grisâtre avec un anneau blanc - d'où son surnom de "nébuleuse de l'anneau" - et l'autre apparaît comme une "pomme croquée", accompagnée par deux tâches gris foncé, de chaque côté. Il y a bien évidemment d'autres particularités que je n'évoquerai pas dans ce CROA car j'en ai déjà parlé récemment... Bref, après un bon début, nous avons orienté l'instrument vers M13, cet amas si représentatif du ciel d'été. N'est-il pas impressionnant avec ses milliers d'étoiles rassemblées en une zone si petite? Certains la qualifient "d'objet plastique"... ce qui n'empêche pas qu'on a affaire à une belle image céleste! Sourire
    La plupart de ces observations ont été faites avec un faible grossissement... En revanche, dans les coupoles, il en est autrement; Avec sa lunette de 232mm, André teste les limites du ciel... qui sont assez dures à atteindre! A 600 fois comme à 1100 fois, les turbulences ne gênent pas encore! Mais ce n'est qu'à partir de minuit que l'aventure nous mène loin... effectivement, la Lune commence à s'élever à l'Est, avec Jupiter à 15° d'elle. ce sont les stars de la nuit, car tout le monde les attend. Il est 1h du matin quand l'astre sélènne est facilement observable. Il est alors temps pour moi de tester le 6mm. D'abord à 150 fois, puis à 300 fois grâce à ma Barlow x2... quel régal! Le premier quartier est vraiment splendide! Le ciel étant parfaitement stable, je me permets d'étudier différents cratères... il est impressionnant de voir comme les bords sont accidentés, avec de temps à autre un ou deux rochers prêts à tomber en bas du ravin... il y a aussi toutes ces ombres qui créent des formes étranges! Elles viennent généralement de quelques montagnes ou roches imposantes. Associée à cela, la texture même de la surface lunaire paraît étrange: on pourrait presque parler de pierre porreuse, de couleur très homogène, ou bien d'une éponge très dense mais décolorée... on voit également les différences d'altitude entre les plateaux, ce qui n'apparaît pas toujours à faible grossissement! Lentement, la Lune monte dans la voûte céleste, comme si elle voulait se montrer aux observateurs de Rocbaron. Dès lors, il est au moins 2h... l'horloge tourne! Le sommeil se fait de plus en plus sentir... je file donc pour aller me reposer, car la journée de Dimanche s'annonce tout autant chargée! 

     

    Nous voilà donc 16 heures plus tard. La température est de 32°C, le vent n'est pas là. Quelques cumulus sont visibles au dessus du Haut-Var... ils ne viendront pas à l'observatoire, heureusement! Mais avant de penser aux observations de ce soir, nous nous rendons directement sous le chapiteau pour assister à la conférence de Claude DARNON, Président du club des Amis d'Orion. C'est l'Histoire de l'Astronomie de l'Antiquité à nos jours qui est abordée... on peut naturellement évoquer l'évolution des instruments d'observation, mais ce n'est là qu'une partie du cours de l'Histoire. Le premier élément permettant d'avancer en science est d'abord l'oeil et l'esprit humain... tout au long de l'exposé, Claud DARNON nous explique de quelle manière "nous en sommes arrivés là". La mémoire de nos débuts est absolument captivante! Quant à ce qui reste à accomplir, on peut parler d'une tâche immense et riche en faits, ne serait-ce qu'en interprétant et en se basant sur les études réalisées dans le passé. C'est donc sur ces mots que s'achève le programme diurne du Festival, avec ensuite les résultats de la tombola, puis un apéritif convivial durant lequel j'ai le plaisir de dialoguer avec plusieurs astronomes et astro-photographes - parmi lesquels Pascval13 que je salue au passage -, sans oublier les autres membres du club Cassiopée dont je fais partie. Par la suite, c'est vers 21h que j'installe le Mizar 114/900, pendant qu'un ami prépare son Orion 127/1500 juste à côté. L'objectif de ce soir est de comparer le rendu des images de chaque instrument, à grossissement égal... sans laisser le public de côté pour autant! 

    A gauche: télescope Orion 127/1500 sur monture Sky-view Pro; à droite: télescope Mizar 114/900 sur monture équatoriale 2 motorisée en ascension droite (photo prise par l'astronome Eclipse)

    Tout comme la veille, le ciel est magnifique... les cigales chantent encore, les grands Pins donnent un aspect serein à la campagne environnante. La Provence Verte porte bien son nom! Au loin, le Soleil se couche; seuls les derniers rayons sont visibles. Ces derniers parraissent rose ou rouge. L'endroit est calme. Le public, quant à lui, arrive progressivement, presque en même temps que les étoiles! Le hasard s'invite-t-il en nous donnant cette étrange constatation? Toujours est-il que nous sommes tous prêts à partir explorer le cosmos, à la recherche des plus belles nébuleuses et galaxies. Au bout de l'observatoire, certains membres observent la comète C/2009 Garrad! En m'approchant, j'observe à mon tour: merveilleux, c'est le mot! On voit une bille blanche avec un halo grisâtre. La queue de la comète n'est pas visible, mais une traînée est distinguable en bas de l'objet. A mon retour, suite à la demande de chacun, je pointe divers objets célestes, de M13 à M19 en passant par le double amas de Persée et Andromède. Ah! la belle galaxie... elle est l'une de nos voisines! Avec son coeur blanc et son aspect légèrement jaunâtre, sa texture cotoneuse et laiteuse... et n'oublions pas ses deux camarades situées non-loin d'elle! A l'oeil nu, on la distingue difficilement car la Lune est proche de l'horizon. Aux jumelles, en revanche, Andromède est perceptible! Langue tirée Tandis que je contemple ce spectacle, André effectue quelques tests sur sa lunette. Que le temps est long lorsqu'on souhaite y jeter un oeil et qu'elle n'est pas disponible! Mais au final, la belle nous montre Jupiter... il est alors 1h30 du matin. A 300 fois, la planète au multiples satellites laisse voir deux belles tempêtes à sa surface, avec de nombreux détails au bord des bandes... c'est magnifique! 

    La grande lunette de 232mm, installée dans la grande coupole (photo prise par l'astronome Eclipse)

    Déjà 2h du matin. L'humidité est assez faible. Les astro-photographes sont en pleine activité. Je range mon matériel et observe le ciel étoilé à l'oeil nu... la Voie Lactée brille de mille feux. On distingue facilement les zones les plus riches en astres.

     

    Le week-end est passé vite. Trop peut-être! On aurait tous voulu prolonger ces moments agréables et magiques... mais ce n'est que partie remise. Certains songent déjà au prochain festival! Alors, je vous donne rendez-vous en Août 2012 pour le 16ème Festival d'Astronomie à l'Observatoire de Rocbaron...! Clin d'œil 

    Je remercie tout particulièrement le club Cassiopée pour avoir organisé cet évènement formidable, ainsi que tous les astronomes présents sur le site, avec qui j'ai passé des superbes soirées...

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  • Une belle nuit d'été...

    Que l'on soit en hiver, au printemps, en été ou en automne, il y a toujours de beaux objets du ciel à voir... mais c'est probablement durant la saison estivale que je prends le plus de plaisir à les chercher! Une fois de plus, je n'ai pas raté l'occasion d'admirer la voûte céleste du mois de Juillet... Sourire

    C'est le Samedi 9 que je me suis rendu sur mon lieu habituel d'observation. 35°C à 19h, aucun nuage, pas de brume... que demander de mieux? En écoutant le chant des cigales, nous avons mis le télescope dans la voiture. Le Soleil était à peine au dessus de l'horizon quand nous sommes partis... récupérant au passage quelques amis et un autre astram, nous avons filé tout droit vers le col de la Bigue, car derrière lui se trouve le village de Rocbaron et, un peu plus loin, l'observatoire du club Cassiopée. La soirée s'annonçait bien... 

    L'observatoire de Rocbaron (image prise sur Webastro.net)

    21h pile: Nous arrivons sur le "parking des astronomes". L'endroit est calme malgré la présence d'un groupe de visiteurs. Ces derniers attendent les étoiles, ainsi que l'ouverture des coupoles! En bas de la colline, plusieurs enfants s'amusent dans l'herbe; Ils ne tarderont pas à nous rejoindre pour écouter André Cassèse qui présente la réserve de ciel étoilé et le site de la Provence Verte...! Pendant que nous abordons le thème de la pollution lumineuse avec les "curieux du ciel", j'installe mon 114/900 au bout du chemin, à quelques mètres de la grande coupole. Combien de visages étonnés face à la forme "étrange" de cette monture équatoriale que j'assemble sur le trépied! Clin d'œilOn ne voit pas un tel objet tous les jours, surtout dans les collines! Mais à l'observatoire, seuls les visiteurs n'ont pas l'habitude. Puis, une fois l'installation terminée, voilà que la Lune commence à briller. Saturne n'est pas loin non-plus, flirtant avec l'étoile Porrima. Je jette un oeil à l'oculaire de la lunette de 232mm pendant que mon 114 se met en température... j'observe là une image saisissante de l'astre lunaire, et plus particulièrement de son "pôle nord". Avec un grossissement de 500 fois, les détails sont nombreux, les cratères semblent s'illuminer rien que pour nous, avec parfois un rocher pointu en leur centre! Cette belle observation doit cependant être partagée, et c'est donc avec plaisir que je cède ma place à mes amis, qui en profiteront eux aussi avant que les autres visiteurs entrent... nous retournons alors devant le 114/900 qui est enfin prêt. Le Soleil a laissé sa place aux étoiles. Petit à petit, les voilà qui apparaissent, et chacun s'amuse à les repérer à l'oeil nu. Avant de poursuivre nos observations, mon ami Missartier me demande si j'aperçois Antarès, ce bel astre rougeâtre situé dans la constellation du Scorpion. Hélas, je ne vois encore rien! C'est donc à deux que nous tentons de bien l'observer, car si moi je la cherche, Missartier, en revanche, l'a perdue de vue! Au bout d'un ou deux instants, nous finissons pas la voir vers le Sud. Mais ce n'est pas l'objet qui nous intéresse le plus. En effet, j'avais prévu de pointer vers Saturne tant qu'il était encore temps! Sous peu, elle allait finir par descendre vers l'horizon... Après avoir confié deux ou trois paires de jumelles à mes proches, j'oriente le tube de type Newton vers le Seigneur des anneaux. C'est irréfutablement la plus belle planète du crépuscule! A 50 fois, on distingue son anneau, mais la bande de Cassini ne veut apparemment pas se montrer... les satellites, par contre, sont légèrement visibles: les deux plus gros se voient clairement au Nord-Ouest et au Sud de la planète, et un troisième semble apparaître à droite de l'anneau. Bien-entendu, cet objet du système solaire est beaucoup moins bien observable qu'à la fin du printemps... cela dit, le télescope nous montre des images plutôt "mignonnes". Clin d'œil 

    Tandis que nous observons tous les uns après les autres, André nous appelle pour venir voir la planète dans la lunette de 232mm; quelle belle occasion de pouvoir comparer les deux images obtenues! D'un côté, il est normal que mon 114 soit moins puissant. L'un de mes amis présents, Rororct, constate que le troisième satellite que nous venions d'observer, qui était timide, apparaît nettement à l'oculaire de la lulu... la différence est effectivement flagrante! Ainsi, Saturne est là, escortée par trois lunes blanches et discrètes, et entourée par des anneaux orangés. C'est une image magnifique qui rappelle un peu ces clichés que l'on faisait autrefois avec les bons vieux appareils photo argentiques... 

    En sortant de la grande coupole, une idée me vient à l'esprit: un certain nombre d'objets du ciel profond sont facilement accessibles. Ils nous attendent, sans bruit, au milieu du vide intersidéral, face à des milliards d'étoiles, tout comme notre planète Terre... le ciel est désormais noir, les oiseaux ne chantent plus. Les cigales sont couchées, et les grillons ont pris la relève pour assurer le concert nocturne. En guise de lumière, il y aurait pu avoir des lucioles, mais elles sont visiblement en voie de disparition par ici... c'est bien dommage. Alors que la Lune nous éclaire, tel un phare dont le projecteur serait figé, on voit de temps à autre une voiture qui passe sur la route étroite. Les lumières de ces véhicules atteignent parfois les coupoles, provoquant alors une sorte de "flash" similaire à celui des orages... mais personne n'en est ébloui, fort heureusement! L'obscurité règne sur la campagne environnante. La lumière du village peine à atteindre l'observatoire, car deux ou trois collines montent la garde. Histoire de profiter de cette belle nuit étoilée, nous décidons de pointer M57, ladite "nébuleuse de l'anneau"... toujours aussi charmante! RigolantPresque aussi ronde qu'une balle, elle est parée d'un formidable anneau blanchâtre, légèrement plus clair que les environs de l'étoile centrale (qui est d'ailleurs invisible au 114, malgré le grossissement de 100 fois). Pour cette soirée, on m'a prêté un oculaire réputé pour la qualité d'image qu'il offre, à savoir un Hypérion 9mm... Le grand champ donne accès aux étoiles entourant M57, et c'est un vrai plaisir! Par la suite, Albiréo a l'air de m'appeler... l'approbation du groupe pour le choix de cet objet me conduit donc à pointer cette étoile double.

    Bleu, orange. Deux couleurs réunies en un seul objet. Une étoile chaude, une étoile froide. Deux corps célestes indépendants, qui sont paradoxalement liés. S'ils étaient vivants, n'auraient-ils pas le vertige à force de se tourner l'un autour de l'autre depuis des millions d'années? Mystère. Enfin, ce n'est plus aussi mystérieux puisque nous nous y plongeons directement, explorant ce curieux objet à travers mon télescope... un tel spectacle fait toujours son effet. Les invités ont beaucoup apprécié Albiréo! Ce n'est pas étonnant, car il s'agit pour moi de la plus belle étoile double du ciel, mais aussi l'un des objets célestes les plus intéressants. Ensuite, nous répondons à l'appel de l'amas d'étoiles M13. Malheureusement, la lumière de la Lune est un obstacle non-négligeable! De plus, orienter un tube de 900mm de long vers le zénith n'est pas une chose aisée... au final, M13 n'a été aperçue que très brièvement, et dans de mauvaises conditions, mais ce n'est que partie remise... tout comme M27 qui a même été difficile à trouver aux jumelles. On notera que l'astre sélène n'était éclairé qu'à 68%... c'est donc une chance d'avoir pu observer un ou deux objets du ciel profond jusque là. Et ce n'est qu'un début. Il est alors environ 23h. 

    En cherchant une nouvelle cible, le Sagittaire se met d'un coup à briller! Sorti de l'horizon et déjà à bonne portée, il attire alors mon attention... "Avez-vous déjà entendu parler de la Lagune?" dis-je à mes proches. La réponse étant négative, je pointe mon télescope vers cette constellation que je connais finalement très peu. J'avoue qu'en Août dernier, lors du 14ième festival "La tête dans les Etoiles", j'avais observé M8 et M20 pour la première fois, et je m'étais promis de recommencer un an après... chose que j'ai donc voulu faire. Aïe, où se trouve la nébuleuse de la Lagune dans cette constellation qui m'est quasiment inconnue? Comme si le hasard et le destin n'avaient formé qu'un à ce moment précis, voilà qu'André range la grande coupole et s'apprête à partir. je l'aide à "emballer la lunette" et quelques minutes après, nous nous retrouvons devant le 114/900, en train de chercher la Lagune. Cet objet exotique est en réalité simple à repérer puisqu'il suffit de "monter" au dessus de l'étoile la plus haute du Sagittaire. Pendant que certains regardent le curieux objet à l'oculaire de 25mm, André se retire sous un magnifique ciel. Il est minuit, tous les visiteurs sont déjà partis depuis environ une demi-heure, mais je reste encore avec mes proches, histoire de profiter encore un peu... A mon tour, j'admire M20 et M8 sans trop savoir les apprécier: La surprise liée à la redécouverte est bien au rendez-vous, mais les détails ne me sautent pas vraiment aux yeux... peut-être à cause de la fatigue cachée au fond de moi!

    Pour terminer la soirée en beauté, nous observons une dernière fois M57 qui n'est pas très loin du zénith. La belle n'a pas changé, à ceci près qu'elle est entourée d'un nombre encore plus important d'étoiles, ce qui me déboussole un peu en la cherchant! Mais elle ne m'a pas échappé! Enfin, la Grande Ourse joue la vedette puisque nous y jettons un oeil... M40 n'est pas spectaculaire mais vaut le coup d'être vue au moins une fois au télescope. Y a-t-il seulement deux étoiles? Bien-sûr que non! Alcor et Mizar ne sont pas seules... on raconte qu'il y a 6 étoiles. Missartier n'a pas l'air convaincu. Une observation poussée lui démontre pourtant que c'est vrai, et il en est finalement ravi! La curiosité de cet objet céleste en valait donc le détour! Langue tirée

    Il est environ minuit quarante. Si nos forces avaient pu être infinies, nous aurions attendu Jupiter et Vénus, ou encore le lever du Soleil.... mais il en est autrement, sans compter que la température n'est que de 16°C! L'humidité n'est pas là... elle est restée au loin, devant la Lune, au dessus de certaines collines éloignées. Sur la route, chacun descend à la bonne adresse puis, un quart d'heure après environ, je rentre à mon tour chez moi. Tandis que je rêve à tout ce que j'ai vu dans l'Univers, mon télescope, lui, dort dans le coffre de la voiture! Il attendra demain pour être rangé! SourireEt voici que nous autres, hommes, nous continuons notre vie pendant que le ciel poursuit sa course spatio-temporelle... à moins que ça soit uniquement la Terre qui virevolte autour de notre astre? Hum, voilà une longue discussion qui pourrait ainsi débuter, mais cela attendra... jusqu'au 15ième festival "La tête dans les Etoiles" qui aura lieu les 19, 20, 21 Août, ... à l'observatoire de Rocbaron bien-sûr... 

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  • Samedi 18 Juin 2011...

    Bonjour à tous! 

     

    Le ciel d'été est de retour... l'idéal pour faire de belles observations! (Surtout dans le Sud hein! Cool)

    Samedi soir a eu lieu l'assemblée générale du club Cassiopée dont je fais partie. Suite à la réunion et un repas convivial avec les membres (que je salue au passage), je suis donc allé voir quelques beautés célestes à l'observatoire de Rocbaron... 

    Les coupoles de l'observatoire de Rocbaron (photo issue du site officiel)

    Aïe, le Mistral était là lui aussi! Il m'a empêché de sortir mon 114/900! Mais étant prévoyant, j'avais apporté mes jumelles Bresser 10x50... juste ce qu'il faut pour obtenir de belles images à l'oculaire... Sourire

    22h30: Me voilà devant les coupoles. Nous avons beaucoup de visiteurs ce soir par rapport à la dernière fois que je suis venu. Les trois grandes coupoles sont ouvertes, il fait 23°C malgré le vent, et les nuages sont absents. Pas de temps à perdre: je fais un bref tour du ciel pour voir les constellations visibles. Au passage, je vois un membre que je rencontre pour la première fois; ce dernier a installé une lunette Meade 90/1000 sur monture équatoriale motorisée en ascension droite (un vieux modèle, mais de très bonne qualité!)... je jette donc un oeil à l'oculaire, histoire d'admirer Saturne avec deux beaux satellites... voilà donc une belle image! Chose étrange cependant: j'ai l'impression de voir la planète un peu plus jaunâtre que d'habitude! Je ne suis pourtant pas fatigué à ce moment-là!... Enfin bon, après cette petite "mise en bouche", j'entre dans la grande coupole qui abrite la lunette de 232mm. Ouf, tout ce monde! On ne voit même plus les murs! Ici aussi, on observe également Saturne... mais à cause du Mistral, l'image est très instable. La planète est bien nette mais semble "danser" car le vent entre dans la coupole et fait bouger l'instrument. Dommage... mais ce ne sont que des bourasques, ce qui nous a permis de voir de très belles images par moment! Clin d'œil 

    Pendant ce temps, dans les deux autres coupoles, un télescope Celestron C11 et C14 sont en préparation. De plus, l'intérieur des coupoles a été repeint en noir, et doté de déshumificateurs... bref, tout ce qu'il faut pour améliorer cette partie de l'observatoire! Moins de reflet, moins d'humidité, c'est parfait, et nous en profitons dès maintenant! 

    Avec le C11, nous pointons M13... quel bel amas! Je crois que cet été, je vais l'observer à chaque soirée tellement je l'apprécie! Compact mais résolu, avec des étoiles bleutées et orangeâtres... c'est tout de même intéressant. Et dire qu'on voit des milliards de soleils dans cette zone! Ca fait bizarre parfois. Sans parler de cette "densité" d'étoiles qui diminue progressivement au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre (c'est incroyable comme cette diminution est régulière... on croirait voir une sorte de "dégradé de densité"!). Mais la bougeote me prend alors... je retourne à la lulu de 232mm... là aussi, les invités observent M13 avec Cosmophilus! L'occasion pour moi de comparer les images issues des deux instruments. Constat le plus évident: M13 n'a pas changé pendant que je changeais de coupole!Rigolant Non, sérieusement, je trouve que l'image est un peu plus piquée avec la lunette. 

    M13 (photo prise à l'observatoire de Rocbaron il y a quelques temps)

    Le ciel est magnifique... la constellation de la Vierge est encore assez haute avec Saturne non-loin de l'étoile Porrima; c'est d'ailleurs un beau rapprochement! On voit aussi la constellation du Scorpion et, tout à l'Ouest, Le Cygne avec l'Aigle... sans oublier la Lyre! C'est alors que nous décidons de pointer M57 (toujours avec la lunette de 232mm). Je suis dès lors surpris par sa couleur apparente: on a comme l'impression que la nébuleuse de l'anneau est légèrement gris-bleutée. La bordure apparaît blanchâtre, tout comme le voile central qui, lui, semble un peu plus clair encore, ce qui explique qu'on le distingue à peine. Je ne me souviens plus du grossissement, mais l'objet céleste occupait bien un bon tiers du champ (ce qui était suffisant cela dit)! Belle image, beau souvenir... Puis, nous pointons Albiréo, célèbre étoile double. Toujours aussi magnifique! Mais on reparlera de cet objet céleste en détails lors d'un prochain CROA... Clin d'œil

    Cette soirée a été parsemée de plusieurs observations aux jumelles... n'est-il pas agréable de se promener dans la Voie Lactée, déambuler entre les amas d'étoiles, et se dire qu'on ne voit encore qu'une infime partie de cet Univers infini? Depuis notre bonne vieille Terre, le ciel offre un spectacle grandiose que nous autres, astronomes, savourons avec plaisir... Rigolant 

    C'est vers minuit que je suis parti. Les autres astrams du club s'en allaient au "compte-goute"... la température est descendue à 19°C, le vent soufflait toujours mais, chose étonnante, les étoiles ne clignotaient quasiment pas! C'est que le mistral devait être assez bas alors. 

    Encore une belle soirée qui laisse de bons souvenirs derrière elle... et ce n'est qu'un début avant la saison estivale, qui commence au moment où j'écris ce CROA! Clin d'œil...

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  • L'éclipse vue depuis le Var...

    15 Juin 2011... ce jour-là, je me suis dit: "et si j'observais une éclipse? Ah ça tombe bien, il y en a une ce soir!"... Non, en fait, je l'attendais depuis Janvier! Cool

    Pour l'occasion, j'ai voulu mettre le paquet...  . 

     

    19h00: Tout le matériel était prêt. On devait observer l'éclipse avec le Mizar 114/900 (que je surnomme parfois "le grand gris"), mais aussi avec la lunette Paralux 70/350. Après avoir sorti le matériel, j'ai vérifié le ciel. Hum pas terrible: aucun nuage, mais la brume liée à la chaleur était présente là où la Lune devait apparaître... mais nous avions encore du temps avant le début de la visibilité. Pour l'observation, je m'étais installé dans une zone périurbaine moyennement éclairée car, hélas, impossible de me rendre à l'observatoire ce soir-là. Du côté des températures, le thermomètre affichait 25°C à 20h, et le ciel était clair.

     

    21h20: Je guette. Rien. La brume a disparu, mais la Lune n'est pas au rendez-vous. je décide d'attendre... 21h40: Grosse inquiétude. Toujours rien. Pourtant, mon lieu d'observation fait partie des meilleurs lieux de France pour observer le phénomène... puisque le ciel est dégagé, pourquoi ne vois-je donc rien? 

     

    21h45: Je décide d'aller scruter le ciel 50 mètres plus loin... et là, paf! Eclipse en visuel !!! Bon allez, je vous raconte ça... 

     

    C'est donc suite à un petit stress que je repère la Lune, de couleur rougeâtre... Elle est sensée être pleine, mais on la voit sous forme de croissant. En effet, elle ressort à peine de la zone d'ombre... Sa luminosité me paraît très faible! Moi qui avais pris un filtre lunaire ND96 au cas où, ça n'a servi à rien! A l'oculaire, la Lune est discrète, de la même couleur, ... mais difficile à pointer! A ce moment-là, seule la lulu de 70mm était en fonction. Sourire Le spectacle n'était absolument pas impressionnant, mais plutôt "joli". A la fois simple et curieux, cela méritait un peu d'attention.

    Après avoir montré cette image intéressante à quelques proches, je décide de revenir à mon lieu initial d'observation. La Lune ayant pris de l'altitude, je la repère désormais là où je ne la voyais pas. Suite à cela: installation du 114/900! Tant qu'à faire, j'ai voulu voir ce que donnait le dégradé de couleur à la surface de l'astre. Finalement, à 36 fois comme à 60 fois, c'est pas si mal, à ceci près que l'on voit mieux la différence aux jumelles. Ah oui, j'ai omis de dire que j'avais également des jumelles Bresser 10x50 sous la main, histoire de comparer les images obtenues avec les instruments! Clin d'œil Mais quelle beauté cette éclipse totale! C'est la première fois que j'en observais une aussi bien, et ce malgré la pollution lumineuse importante dans la région! 

    22h30: L'heure est venue. Sur le trépied photo, la lunette 70/350 cède sa place à mon appareil numérique compact... la faible luminosité de l'éclipse va-t-elle permettre de photographier l'évènement? Je n'ai pas (encore) d'appareil de type réflex... avec un compact, le résultat est aléatoire... 

    22h30: La visée de l'objet céleste avec un appareil compact... mais qu'est-ce que c'est ch**** à faire! Criant Surtout de nuit! Pour ainsi dire, l'écran restait noir! C'est donc à l'aveuglette que j'ai tenté de viser, mais après plusieurs essais, ça a fonctionné! Rigolant Bon, il est clair que la qualité n'est pas des meilleures, mais c'est déjà pas si mal (je ne suis pas astro-photographe non-plus! Ou du moins, pas pour l'instant). Voici quelques-uns de mes clichés: 

    Ci-dessous, on constate que la zone éclairée est à peine perceptible sur la gauche de l'astre...:

    Ici, l'éclipse est photographiée avec mon 114/900 (je tenais l'appareil à la main, n'ayant pas d'adaptateur):

    Photo prise par l'astronome amateur Eclipse

    La fin de l'éclipse approche... . On remarque deux étoiles(en haut à gauche, et en haut à droite) qui appartiennent à la constellation du Sagittaire:

    Photo prise par l'astronome amateur Eclipse

     

    Au départ, je ne voyais rien à l'écran lorsque je "visais la Lune"... ce n'est que plus tard dans la nuit que la lumière est apparue progressivement à l'objectif. Il en est de même pour les étoiles du sagittaire, qui ne figurent pas sur les premiers clichés! 

    Avant que la Lune redevienne "normale", j'en ai profité pour pour jeter un oeil vers M13 dans la constellation d'Hercule. Ce petit objet compact mais lumineux n'est pas facile à trouver! Néanmoins, au télescope, je l'ai pointé du premier coup! C'est la deuxième fois que ça m'arrivait et j'en suis ravi! Langue tiréeAlors qu'aux jumelles, la tâche m'est un peu moins évidente, allez savoir pourquoi... puis, j'ai pointé M27 (aux jumelles simplement), histoire de regarder à quoi ça ressemble. Je l'observerai en détail Samedi (vous aurez la suite dans le prochain CROA). 

    La soirée s'est achevée avec une observation rapide de Saturne, toujours aux jumelles 10x50. Située à proximité de l'étoile Porrima de la Vierge, on avait l'impression d'y voir une étoile double! Bon, j'exagère un peu car la distance en visuel ne permet pas officiellement de comparer le rapprochement avec une étoile double, mais on y pense quand-même! Clin d'œil 

    C'est à ce moment-là que mon ami Mofo m'a contacté! Il était en pleine observation de M61 après avoir vu l'éclipse, ainsi que le duo "Saturne/Porrima"... mais peut-être va-t-il faire un CROA lui aussi... je n'en parle pas plus! Clin d'œil 

     

    Ma soirée a donc pris fin vers 23h30. Il faisait environ 20°C, mais l'humidité commencait à s'installer. Cela a été un très beau moment, offrant de magnifiques souvenirs... que j'ai pu immortaliser en photo pour une fois! 

    Maintenant, on va pouvoir s'attaquer au ciel d'été... rendez-vous la semaine prochaine pour le CROA de la soirée du 18 Juin!...

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  • Ma renaissance devant Saturne...

    Le 1er Avril 2011, alors que certains s'amusaient à faire des poissons d'Avril, je préparai à nouveau mon matériel pour une soirée d'observation bien particulière... en effet, le club Cassiopée avait prévu de se réunir pour admirer Saturne à l'observatoire. Je ne résiste bien évidemment pas, il faut que je vous raconte! Clin d'œil

    20h30: Le 114/900 est emballé et placé dans la voiture. Nous partons vers Rocbaron. Pendant le trajet, je scrute le ciel à la recherche des premières étoiles... et là, première déception: les brumes sont presque partout! Et oui, les températures sont montées jusqu'à 27°C aujourd'hui! Dès lors, les brumes dûes à la chaleur sont encore présentes, mais pas de panique, on aperçoit quand-même deux constellations, ainsi que Saturne (il en faut peu pour être heureux n'est-ce pas?) ! Vers 21h environ, nous voilà à l'observatoire... la moitié du ciel est floue, on ne voit que les grosses étoiles, mais Saturne est toujours bien visible. Il fait alors 15°... forçément, ça change du 27°C de l'après midi!!! 

    Après avoir ouvert les coupoles et le local, chacun prépare son instrument. Pour cette soirée, il y a un Mizar 114/900, un Celestron C11, et la célèbre lunette de Rocbaron, dont le diamètre s'élève à 230mm. Les jumelles sont également sorties pour admirer le ciel pendant la mise en température des télescopes. 

    Histoire de bien commencer, j'ai d'abord pointé l'amas d'étoiles M38, dans la constellation du Cocher. Au départ, la recherche de l'objet s'est avérée assez difficile, mais au final, j'ai été récompensé par une très belle image, même si la luminosité était atténuée par la brume. Autant d'étoiles dans une si petite zone, c'est génial! Ce petit début d'observation a été perturbé par un nuage un peu épais, et j'ai donc été obligé d'abandonner M38 En pleurs. Heureusement, il y avait autre chose à voir! Au moment où j'allais pointer l'amas des Pléiades, le directeur a alors annoncé que la lunette était prête... à partir de là, c'était l'heure de l'assaut! Tous à l'attaque de Saturne! Objectif: vaincre la brume et traquer les plus belles images du "seigneur des anneaux". Nous avons tourné le toit de la coupole, orienté la lunette apochromatique vers le "point orangé". En premier lieu, on s'est offert un "mise en bouche" bien sympa avec un grossissement de 45 fois. Hum pas mal du tout... on voyait les anneaux, la division de Cassini, et deux satellites. Il s'agissait là d'un belle image, mais on pouvait certainement faire mieux. De mon côté, je suis allé pointer Saturne avec le 114, et en combinant un oculaire de 17mm avec une lentille de barlow X2, j'ai pu voir la planète avec un grossissement de 100 fois environ. Là, l'image parlait d'elle-même: tout était net, de très fins détails apparaissaient. En comparaison, on pouvait clairement voir l'espace vide entre les anneaux et la planète, tandis que depuis mon jardin (situé en zone urbaine), ce vide est difficile à voir. Avec ça, ne venez pas me dire que la pollution lumineuse c'est du n'importe quoi! Bon, après cette petite obesrvation, je suis retourné à la lulu, car on a augmenté le grossissement: de 100 fois, on est passé à 500 fois! 

    Ca y est, j'entends déjà des astronomes crier. Et pourtant, j'ai bel-et-bien écrit "500 fois"... vous n'arrivez pas à lire? Attendez, lisez ça: "500 FOIS". C'est mieux là? Fort bien. Effectivement, nous avons réussi à observer Saturne avec un grossissement de 500 fois. Et pour cause: la brume était en train de disparaître, laissant place à un ciel parfaitement stable. Et cela n'a fait que s'améliorer durant la nuit! Ainsi, Saturne a dévoilé sa véritable nature... devant nous, il y avait trois satellites à gauche de la planète, et un quatrième se devinait au bord droit des anneaux. Ah les fameux anneaux: ils étaient splendides! (Je pense qu'aucun mot ne sera suffisant pour décrire les anneaux que nous avons observé ce soir-là, car c'était une situation vraiment exceptionnelle) Il était possible de distinguer les nuances de couleur sans aucun problème. La division de Cassini était nette, presque au centre des anneaux. De plus, l'ombre de ces derniers était visible sur la planète. Un vrai régal! Alors, étant donné que le ciel était stable et qu'on était devant l'instrument, on a tenté d'augmenter le grossissement...

    [ C'est alors que les lecteurs de ce CROA se mirent à penser que nous sommes fous... Mais nous ne le sommes pas! ] 

    Après 500 fois, 700 fois. Sept fois plus qu'avec mon 114/900. Un chiffre impressionnant, surtout quand on n'a pas l'habitude d'observer souvent avec une telle performance. Le ciel est capricieux, mais pour une fois, il nous a fait un beau cadeau. Et on en a profité! Certains pourraient penser que l'image présentait du chromatisme... même pas! C'est là qu'il faut dire merci à la lunette apochromatique de Rocbaron. La qualité du matériel est excellente. Il n'y avait aucun défaut sur l'image. Cela montre donc que l'optique est très bonne! Enfin bref, à 700 fois, Saturne était magnifique, grandiose, majestueuse! Désormais, on voyait la division de Cassini, mais aussi la division de Encke et celle de Keeler! SurprisUne première pour moi! Les anneaux semblaient être de couleur un peu laiteuse au bord, avec un dégradé qui allait jusqu'à beige clair. L'extrémité des anneaux donnait l'impression de se fondre dans le noir du fond du ciel, mais restait fine et bien définie malgré tout. Puis, à l'intérieur des anneaux, les divisions étaient minces et séparées, légèrement grisâtres. Elles semblaient se rejoindre devant la planète. A ceci s'ajoutait ce que l'on appelle des spots, c'est-à-dire des zones des anneaux qui sont plus denses que le reste. En apparence, cela ressemblait à des petis grains de poussière qui s'étalaient par endroits! Comme vous pouvez le constater, cette image est mythique pour ceux qui l'ont vue. 

    Vers 23h20, j'ai fait une petite pause pour aller observer M42. L'absence de lumière artificielle perméttait de voir les petites étoiles de la nébuleuse. Le trapèze était par ailleurs bien défini, et la nébuleuse semblait légèrement verte, ce qui offrait une belle vue! Peu après, j'ai observé les Pléiades aux jumelles. Pour un peu, j'allais les oublier! Mais une fois l'observation terminée, une sorte de nostalgie s'est emparée de moi... il fallait que je retourne voir le seigneur des anneaux! C'est ainsi que tout le reste de la soirée a été consacré à Saturne. 

    La lunette de 230mm a pu être exploitée au mieux... grâce à son moteur double axe et sa monture massive, il a été possible de suivre la planète sans aucun problème. L'instrument était tellement stable que l'image ne tremblait pas!  Pour l'anecdote, je me suis cogné deux fois la tête au porte-oculaire, et malgré ça, la lunette n'a pas été déréglée, et l'image n'a quasiment pas bougé! C'était presque un miracle. Autrement, je tiens à dire que les images obtenues s'avéraient tout aussi belles que les clichés des sondes Cassini, Voyager et Hubble. Bref, on pouvait qualifier ces images comme étant hallucinantes! Et le mieux dans tout ça, c'est qu'on ne voyait que des couleurs naturelles. Aucun filtre n'a été utilisé. Vous ne me croyez pas? Dans ce cas, je vous invite à consulter les membres du club qui étaient présents ce soir-là, ils sont des témoins! Mieux encore, venez donc observer par vous même, l'observatoire se fera une joie de vous accueillir! Rigolant

    Cette soirée d'observation a été une réussite totale. L'ambiance chaleureuse et conviviale s'est avérée d'autant plus appréciable grâce à cette passion de l'astronomie que tous ont partagé, une fois de plus. Les astrams ainsi présents ont pris plaisir à échanger sur divers sujets, tout comme moi d'ailleurs! 

    Ah, dernière chose: Nous avons également observé Saturne avec le Celestron... Avec un système binoculaire, on a pu voir la planète en relief comme si on utilisait des jumelles. Associé à cela, nous avons mis des oculaires de haute qualité, et avons obtenu une image saisissante, comparable à ce que nous avions vu auparavant avec la lunette. Ici, on appelle ça "l'effet Rocbaron"! Sourire

     

    Nous sommes partis vers minuit, au moment où il ne faisait que 11°C. Le ciel était si clair que l'on voyait de nombreuses nébuleuses et amas d'étoiles à l'oeil nu. 

    Tous ces souvenirs ne sont pas un poisson d'Avril, et croyez-moi, après une si belle soirée, ma passion pour l'astronomie s'affirme d'autant plus...

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